Anne Fréret
Hypnothérapeute proche de Carentan-les-Marais

Chloé et les sirènes


Chloé, enfant de 10 ans vient pour une séance d’hypnose. Sa maman prend rendez-vous car Chloé se sent mal à chaque fois à l’idée de prendre la voiture. Il y a peu, elle a été malade lors d’une sortie de plus d’une heure de trajet. Depuis, même pour 20 min de route, elle appréhende. Pas drôle quand on vit à la campagne et que les occasions de prendre la voiture ne manquent pas. Sans compter que la famille aime voyager… !

Chloé aime le sport, les activités manuelles, la lecture ; parmi le sport, la piscine, la GRS, et à l’école elle joue au foot. Nous n’avons que l’embarras du choix pour nous divertir !

J’invite la maman à profiter de la séance au même rythme que sa fille. Ce n’est pas toujours le cas, mais là, cela était possible.

  • La séance

- Induction
On commence par une induction classique à partir du sensoriellement vérifiable, visuelles, auditives et tactiles.

- Approfondissement
Aussitôt, on approfondit en prenant contact avec l’infinitude des possibilités que l’on a à l’intérieur et on part dans le mouvement en s’amusant à courir. Quand on est sportif, on commence souvent ses séances par une petite course d’échauffement, non ? Et on s’amuse à courir vite et à aller plus vite que tout le monde, de façon si facile.

Et on forcit le mouvement : S’en suit une roue,ou bien rondade,« et on sent le contact du sol sous ses mains quand on fait la roue, d’abord une, et puis l’autre et les jambes qui suivent de l’autre côté du corps. Et c’est drôle ce moment particulier quand on fait la roue où la tête est en bas, ce sont les mains qui touchent le sol, et les pieds eux sont tout en haut, tout en haut, et c’est eux qui nous emmènent de l’autre côté de la roue, pour ensuite rebasculer de l’autre côté et permettre au 1er pied de toucher le sol; et avant ça on peut sentir l’air, également, l’air le long des jambes quand on fait la roue, on peut en refaire une pour mieux sentir l’air (sensoriellement vérifiable), on peut faire une 2ème roue, et on y va, avec l’impulsion, on sent déjà l’air au niveau de ses bras, avant même de les poser sur le sol, et puis cette force qu’on a là, à l’intérieur, au niveau du ventre, (Stabilité de la force dans le mouvement) qui nous permet de ramener les jambes en l’air, et de sentir l’air qui passe et qui frôle entre les jambes, le long des jambes, et toujours cette force ici au creux, qui nous permet de nous maintenir un certain temps, juste le temps qu’il faut, avant de redescendre de l’autre côté, et permettre aux pieds de se toucher, de toucher le sol, le premier, et puis le deuxième et enfin on peut redresser tout le corps et se retrouver debout, et pourquoi pas, lever les bras, en signe de présentation.

 

De la même façon on prend les barres parallèles, et on continue de jouer avec le mouvement…

Puis on part dans l’eau, dans la mer, très très loin d’ici… (Récit par nivellement dans l’espace, proche du nid d’histoires)

- Niveau 1
Et il y a des choses qu’on sait faire, alors même qu’on ne sait pas, qu’on sait les faire, par exemple, nager sous l’eau, très très profond. On peut y aller sans problème, parce qu’à l’intérieur (marquage analogique), tout est possible. Et on pourrait même respirer sous l’eau, parce qu’à l’intérieur, on fait tout ce qu’on veut, exactement tout ce qu’on veut, et voir les poissons là-bas, très loin, très très loin, dans un autre pays où il y a la mer. On peut juste prendre un bateau pourquoi pas, et puis se laisser tomber dans l’eau, (intégration des personnes qui accompagnent lors des déplacements) avec sa famille. C’est plus sympa quand on est à plusieurs. Et même le p’tit frère il y va, et puis tout le monde y va; et là, on avance.

 

- Transition vers niveau 2
C’est drôle parce que, quand on n’est pas trop profond, on y voit clair. Et puis quand on va encore plus profond, c’est de plus en plus sombre. Alors là il n’y a pas de problème, parce qu’y a un poisson qui arrive et y fait d’la lumière. (nivellement langage d’enfant). Il éclaire tout avec une petite antenne, qu’il a au-dessus de la tête. (Ratification). Et là on peut voir ce qu’il y a au fond de l’océan.(Ratification)

 

- Niveau 2
Et on observe, on observe pleins de couleurs dis donc ! (nivellement langage d’enfant) Des couleurs des coraux, c’est drôle, y a même des couleurs qu’on n’a jamais vues avant, et si on y prête vraiment vraiment attention, on pourrait même y voir de la lumière. Oh oui (nivellement langage d’enfant), les coraux font de la lumière, et on explore, et là, il y a un poisson qui passe, et puis 2, 3, 4 et tout un ban de poissons, et on sent le mouvement, comme tout à l’heure on pouvait sentir l’air, là on sent le mouvement de l’eau qui passe tout à côté, on sent leur présence même en fermant les yeux, même sans les voir, une présence amicale et fantastique, juste de la découverte, des nouvelles choses qu’on n’a pas l’habitude de voir. Et on le sent. On peut les entendre aussi si on fait vraiment vraiment attention, on entend les poissons qui communiquent entre eux, par des sons tout légers, tout drôles, vraiment vraiment particuliers (artistiquement vague), qui sont propres aux poissons, et puis on peut continuer à explorer encore comme ça de nouvelles choses.

 

- Transition vers niveau 3
Et pourquoi pas, au milieu des coraux, voir une entrée, comme une toute petite grotte où il faut vraiment se faufiler pour pouvoir passer. Et on y va, il y a des choses à voir au bout, on regarde, on observe, et on passe.

- Niveau 3
Et là c’est la surprise, c’est vraiment une lumière extraordinaire, on croirait voir un immense château, un château tout doré de feu. (La curiosité et le plaisir prennent le pas sur l’appréhension) Personne n’aurait pu imaginer que là se cachait un espace aussi grand grand grand, et on peut s’approcher et aller voir et là, on découvre de nouvelles choses encore : des hommes. Mais ce ne sont pas tout à fait des hommes. Ils ont une queue de poisson, des femmes pareil, des enfants, des grands, des grands-parents, et ils ont une queue de poisson et un corps comme nous. On appelle ça des sirènes.

 Et on peut s’approcher et faire connaissance. Et c’est drôle comme on se trouve des points communs et des différences. On peut discuter, peut-être avec un plus en particulier, et continuer ainsi le voyage. (Rappel force intérieure, stabilité malgré mouvement) Et pendant tout ce temps là, tout ce temps là, on se rappelle la force qu’on a là, au milieu du ventre, celle qui nous permet d’avoir la tête en haut, la tête en bas, peu importe, elle est toujours là et même dans l’eau on peut faire des rondes, on peut faire des roulades, dans le sens qu’on veut, en avant, et on sent le mouvement de l’eau contre soi, des bulles peut-être qui s’échappent, et la ronde en arrière, oh c’est drôle, et (Intégration contact mère-enfant) vous pouvez continuer ainsi toutes les deux et pourquoi pas à l’intérieur continuer à voyager main dans la mains, faire des rondes ensembles, dans un sens dans l’autre et continuer à faire connaissance avec de nouveaux personnages, de nouveaux lieux, tout en sentant toujours cette force qui est bien présente, là, au creux de vous, dans votre ventre. Et je ne sais pas moi si c’est chaud, si c’est froid, si cette force elle a une forme, peut-être une boule chaleureuse qui diffuse sa chaleur dans tout votre corps et qui lui permet vraiment de faire ce qu’il veut. (Accès à des véhicules) Et puis vous pouvez pourquoi pas, prendre ces espèces de petites cabines dont les sirènes se servent pour se déplacer, en faisant des tours plus ou moins vite, parfois c’est un peu plus sur la gauche, et parfois c’est un plus sur la droite, et le rythme est ondulé, au fil de l’eau, – Intégration du bruit d’un véhicule qui passe bruyamment proche du cabinet – et peu importe le bruit qui passe, parce qu’il nous permet vraiment de sentir l’intérieur de ces cabines qui sont là bien confortables et si on veut on peut regarder ce qu’il se passe dehors à l’extérieur de la cabine – Et là, Chloé, toujours en transe, ouvre les yeux et j’intègre son geste à la séance en marquant analogiquement les mots suivant – et voir que tout va bien,

- Sortie de transe
et que chacune à son rythme peut reprendre contact avec le monde extérieur, en prenant vraiment tout votre temps.

 

  • Post séance

Chloé peu à peu s’étire comme un chat, détendue, avec un grand sourire sur le visage : « Dans ma tête j’ai vu des sirènes ! – Tu sais que tu peux retourner les voir quand tu veux ? – Mmm-mm (affirmatif) – Tu sais comment faire ? – Mmm (affirmatif)»

Le 12 mai 2018, à  Nogent l’Abbesse.

Près d’un mois plus tard, alors que j’appelle la maman pour lui demander l’autorisation de rédiger cet article sur la séance vécue ensemble (sous couvert d’anonymat toujours), elle m’informe que Chloé va bien, elle n’a plus été de nouveau malade pendant les transports, ni été en panique d’appréhension.

Le 31 mai 2019, à Nogent l'Abbesse

Suite à conversation avec la maman de Chloé, j'apprends que Chloé était déçue que cet article figure sous couvert d'anonymat. Raison pour laquelle je rends aujourd'hui à César ce qui revient à César et que Leïla et les sirènes devient ce qu'elle a toujours été: Chloé et les sirènes :)

 

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